Alerte ONF ! Abattage massif en forêt des 3 Pignons !

Zone d’abattage prévu par l’ONF pour les 6-7 janvier 2020

Un chantier d’abattage de 120 hectares va s’ouvrir le 6 ou 7 janvier dans le massif forestier des Trois Pignons. Ce chantier se prépare dans une opacité assez inquiétante puisque aucun affichage n’est encore en place et qu’on n’en trouve aucune trace sur le site de l’ONF. Il ne s’agit pas d’une rumeur. Le chantier nous a été confirmé ce matin par l’agent de l’ONF en charge du secteur. Ce chantier, d’après lui, s’inscrit dans le cadre du Plan d’Aménagement des forêts domaniales de Fontainebleau et des Trois Pignons 2016-2035. Il se tiendra sur la commune du Vaudoué et concernera une zone allant du parking de la Mée au sud du massif et ira jusqu’au chemin du Bas des Monts au nord en couvrant une zone allant jusqu’à l’ancien chemin de Melun et aux maisons Forestières de Noisy sur École à l’ouest (voir figure jointe).

Ce territoire abrite de nombreux sites remarquables de ballades, un tronçon du GR 1 notamment, ou d’escalade comme les massifs du Diplodocus, du Général, et du Rocher Fin , notamment. La nature du terrain étant ce qu’elle est (sable, rochers) la rentabilité économique d’une telle opération est à peu près nulle, le bois fourni étant de qualité médiocre. D’après l’ONF, il ne s’agirait que d’un intérêt écologique de régénération de la forêt et de production de bois dont le pays aurait besoin (bois pour palettes ou de chauffage). La fonction sociale de la forêt, pourtant évoquée dans le Plan d’Aménagement déjà cité, n’est absolument pas prise en compte dans ce type de chantier puisqu’elle transforme des sites extrêmement fréquentés par les promeneurs ou des grimpeurs venant de toute l’Europe (treize millions de visiteurs annuels pour l’ensemble du massif de Fontainebleau) en paysages ressemblant à des zones de guerre comme l’ont fait les derniers chantiers en date. L’impact des engins employés, extrêmement lourds et encombrants, sur les sols et les arbres restés debout laisse assez dubitatif sur l’intérêt écologique.

Dans une époque où la situation écologique est de plus en plus en préoccupante, ne serait-il pas plus intelligent et plus urgent d’inventer des solutions alternatives pour l’exploitation de la forêt ? Des alternatives plus douces, plus respectueuses de l’environnement et des usagers. Devons-nous dores et déjà accepter que les plus de cent hectares touchés par cette coupe ressembleront à un chantier plutôt qu’à une forêt ? Dans une région comme celle-ci où une économie et une “culture” du cheval existe depuis si longtemps, serait-il idiot de réfléchir à du débardage à cheval ? Cela se fait ailleurs, là où des chemins et des sites sont à préserver.

Dans une forêt visitée chaque années par treize millions d’usagers (randonneurs, promeneurs, grimpeurs, ramasseurs de champignons, chasseurs), serait-il absurde de penser que “la fonction sociale de la forêt” déjà évoquée pourrait passer avant la rentabilité économique (quasi nulle par ailleurs) ? Faut-il vraiment sacrifier ces sites, ces paysages, cette diversité au profit d’une exploitation sylvicole faite à coups d’engins détruisant les sols de manière durable ?

Devant l’urgence à laquelle nous sommes confrontés, face à la catastrophe qui s’annonce, il est indispensable de se mobiliser et d’interpeller, l’ONF, les élus ou ceux qui aspirent à l’être prochainement et de tout faire pour empêcher de détruire ce que la nature mettra des dizaines d’années à reconstruire. Nous demandons la suspension de ce chantier et l’ouverture d’une réelle concertation et réflexion sur l’avenir et les moyens de l’exploitation forestières sur le massif de Fontainebleau.