Pour célébrer cette fin d’année, l’Avenir du Vaudoué vous invite à assister à la rencontre exceptionnelle de Jupiter et de Saturne.
Jupiter et Saturne sont les plus grosses planètes du système solaire et sont visibles à l’œil nu sous la forme d’astres très brillants. Avec une simple paire de jumelles, on distingue leurs disques et on les différencie ainsi des étoiles, qui restent ponctuelles même dans les plus gros instruments.
Le 21 décembre prochain, à 19h 22mn 30s, Jupiter et Saturne seront au plus près dans le ciel à environ 6 minutes d’arc de distance (1/5 du diamètre de la Lune). Jupiter et Saturne sembleront donc se frôler. C’est un phénomène très inhabituel pour qui a l’habitude de regarder le ciel, et certains historiens ont avancé l’idée que l’étoile de Bethléem était le résultat d’une telle conjonction. C’est aussi un phénomène extrêmement rare. Des conjonctions entre Jupiter et Saturne ont lieu environ tous les 20 ans, mais le plus souvent à des distances beaucoup plus grandes. La dernière a eu lieu en mai 2000, avec une distance minimale supérieure à deux fois le diamètre lunaire. Pour retrouver une conjonction de Jupiter et Saturne aussi proche que celle du 21 décembre prochain, il faut remonter au 16 juillet 1623, et pour la suivante, il faudra attendre le 15 mars 2080.
Comment observer ?
Le problème pour cette observation est que Jupiter et Saturne se couchent en ce moment très peu de temps après le soleil. Il faut donc observer juste après le coucher du soleil, à partir d’un endroit élevé, avec un horizon dégagé vers le sud-ouest. Pour les Valdéens, cela peut être sur les promontoires de la J.A. Martin / Rocher Cailleau. Dans ce cas, ne pas oublier une frontale pour le retour, tout en évitant d’éblouir les autres observateurs. Dans la figure ci-après, on a représenté l’état du ciel à Paris le 21 décembre à 18 h (17h UTC) vers le sud, avec la position de Jupiter, Saturne, mais aussi Mars qui sera plus haut dans le ciel, et la Lune dans son premier quartier.
Quand observer ?
Il est bien sûr tentant d’aller observer le 21 décembre, jour de la conjonction, mais les caprices de la météo imposent d’être prudent, car avoir un horizon dégagé de tout nuage n’est pas si fréquent. Mon conseil est donc d’aller observer dès la première soirée de ciel dégagé à partir d’aujourd’hui 9 décembre. La figure ci-dessous montre les positions respectives des deux planètes entre le 9 et le 31 décembre. Il faut aussi noter que les planètes se couchent de plus en plus tôt (près de 3 mn par jour). L’observation devient donc plus difficile quand on se rapproche de la fin du mois. Autre raison pour privilégier les dates entre le 9 et le 21.
Que verra-t-on ?
A l’œil nu, le jour de la conjonction, les deux astres seront pratiquement confondus. En revanche, déjà avec une paire de jumelles ou une petite lunette, on pourra voir dans le même champ les deux planètes, en distinguant leur disque et le cortège des satellites de Jupiter. A titre indicatif, voici la simulation, obtenue sur Stellarium (www.stellarium.org) de ce que l’on pourrait observer dans un petit télescope à l’instant de la conjonction (avec beaucoup moins de détails dans les surfaces de Jupiter ou Saturne).
Derniers conseils
Il y a plusieurs sites possibles d’observation : tous ceux pour lesquels l’horizon sud-ouest est dégagé, et à l’abri de la pollution lumineuse des agglomérations. Si vous allez à la JA Martin/Rocher Cailleau par le sentier des 25 bosses, soyez prudents car le terrain est très accidenté. Par ailleurs, n’oubliez pas, dans tous les cas, de respecter les gestes barrières. Profitez bien de ce moment exceptionnel qui vous permettra, je l’espère, d’oublier un instant la situation sanitaire à laquelle nous, les terriens, sommes aujourd’hui confrontés.
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